Mme MP et moi nous sommes rencontrés il y a de ça une bonne décennie. A l’époque, chacun vivait de son côté avec ses propres comptes, rentrées d’argent, et dépenses.
Je me rappelle qu’on jouait à chaque fois à savoir qui allait inviter l’autre au resto — bien que c’était souvent Mme MP qui payait à l’époque car elle avait déjà un job alors que je finissais mes études.
C’était moins efficace niveau vision financière commune, mais ça avait quand même son charme.
Cette période a duré plusieurs années, mais ne le prenez pas pour un standard ni une règle à suivre car ça dépend d’à quel moment dans votre vie vous vous trouvez. Néanmoins, c’est une bonne chose de prendre le temps de se connaître afin de choisir la bonne personne pour continuer avec les prochaines étapes de cette série. Et ainsi éviter de tout mettre en place puis de tout devoir défaire/refaire avec quelqu’un d’autre si vous venez à vous séparer.
Mise en ménage, mais finances séparées
Vint le temps de la mise en ménage. On avait défini qui payait quoi chaque mois, avec toujours des comptes complétement séparés. Pour qu’il n’y ait pas de rancœurs ni de futurs reproches, on avait pris le soin de partager toutes nos dépenses 50/50.
Ca marchait plutôt bien. On n’a jamais eu de soucis pour faire un paiement à temps, ou payer quelconque facture. De ce côté-là, Mme MP et moi étions alignés dès le départ : on a horreur de la dette ou d’avoir des factures en suspens.
Là où ça a un peu coincé par moment, c’était au niveau de la gestion de l’argent restant. A intervalles réguliers (chaque 3-6 mois je dirais), Mme MP se retrouvait en fin de mois avec un peu de découvert. Rien de dramatique. La raison principale et récurrente était à cause du manque de visibilité budgétaire — i.e. et non pas dû à des dépenses inconsidérées ou démesurées. Mais c’était des prises de tête et moments de stress dont on se serait bien passés.
De mon côté, je n’ai jamais eu de découvert “surprise”, pour la simple et bonne raison que je n’avais pas d’argent qui tombait chaque mois car j’étais toujours en études à ce moment de notre vie. Et le peu que je gagnais, j’avais une forte tendance à l’économiser.
Exemple du partage des dépenses à cette époque
Pour vous donner une idée, voilà comment on se répartissait les dépenses concrètement :
- Mme MP payait les courses
- Mme MP payait l’électricité et l’eau de notre appart
- Mme MP payait sa voiture, l’essence, et son assurance auto (je n’avais pas de voiture moi-même)
- Je payais le loyer (enfin plutôt mes parents à l’époque !)
- Je payais l’assurance de l’appart
- Je payais les taxes et impôts liés à l’appart
- Chacun payait ses sorties
- Chacun payait ses vêtements/chaussures
En gros, on avait fait pour que les dépenses “indispensables” soient partagées à part égale, et pour le reste c’était chacun pour soi.
L’avantage de ce système est que c’était clairement défini et calculé d’avance. Pas de rancoeur ni d’excuse possible. Même pas besoin de budget commun (j’entends par là fichier Excel ou similaire), car chacun recevait ses frais à son nom par courrier.
Côté désavantage, on n’avait aucune vision financière commune puisque chacun faisait ce qu’il voulait du reste de son argent (ce qui peut être vu comme un plus pour les couples voulant à tout prix garder leur “liberté individuelle”).
Un autre travers de ce système, c’est qu’implicitement il vous fait comptabiliser qui paie quoi des autres dépenses communes non-indispensables et non-budgétées. Une soirée McDo-ciné par exemple pouvait amener la discussion de “C’est qui qui a payé la dernière fois déjà ?”, suivie de “Ah oui c’était toi, mais entre temps j’ai payé l’entrée du parc aquatique…”
Bien qu’à la base ce genre de discussion partait d’un bon sentiment d’équité, le tout pouvait vite tourner au vinaigre à cause d’un manque de visibilité budgétaire, de nouveau. Si seulement on avait eu YNAB dans notre vie, ça aurait permis de clore maintes discussion en moins de deux.
Reste que, je dois bien l’admettre, nous n’avons eu que très peu de disputes liées au ciné/sorties parce que je n’avais quasiment pas de cash durant cette période, et que ma chère et tendre a un coeur grand comme ça (l’émotionnel passe avant le rationnel chez elle, comparé à moi…), ce qui fait qu’elle prenait plaisir à m’inviter beaucoup plus souvent que je (ne pouvais) le faisais.
Si vous avez moins de 20-25 ans
Petite parenthèse pour nos jeunes lecteurs : en repensant à cette époque où on vivait avec très peu, je regrette de ne pas être tombé sur le bouquin de Jacob ou sur mon propre blog, car j’aurais gagné 7-8 années d’économies, durant lesquelles on a pas mal dépensé et augmenté notre niveau de vie au fur et à mesure des salaires. Tourné plus positivement : si vous qui lisez ces lignes êtes dans la vingtaine, ne faites pas la même erreur et rejoignez le mouvement FIch (Financial Independence in CH) au plus vite 1 !
Prochaine étape : pro rata et compte commun
Si on devait résumer cette première étape financière de notre vie commune, on pourrait dire : ménage commun, dépenses partagées à égalité, budgets séparés, comptes séparés, et quelques prises de tête en raison de manque de visibilité budgétaire.
Fast forward quelques années plus tard, lorsque j’ai obtenu mon premier job à la sortie de mes études. Pendant les deux-trois années qui ont suivies, nous avons graduellement fait évoluer la manière dont nous répartissions les dépenses communes, entre pro rata et compte commun. C’est ce que je vais vous expliquer dans le prochain épisode de cette série.
Si vous êtes dans l’une de ces phases actuellement, ou y êtes déjà passé, ça m’intéresserait d’avoir vos retours d’expérience. Et si vous êtes encore plus avancé que le couple MP, n’hésitez pas à partager avec nous vos trucs et astuces !
le plus facile selon moi lorsque je veux me plonger à fond dans un nouveau sujet de cette importance, c’est de commencer par le premier article du blog, et de lire jusqu’aujourd’hui en utilisant les liens de navigation en bas de chaque article afin de ne rater aucune optimisation financière ou idée d’investissement. ↩︎