Depuis plusieurs années maintenant, je reçois des emails d’investisseurs débutants qui veulent être rassurés avant de se lancer en bourse.
Ces emails sont de plus en plus nombreux avec le crash boursier du coronavirus qu’on vit actuellement, car certains y voient une opportunité de débuter.
Comme je réponds à chaque fois la même chose à ces emails, je me suis dit que j’allais en faire un article vers lequel je pourrais rediriger les futures demandes.
Je précise aussi ici que je ne vais pas aller dans le détail de ce qu’est la bourse, les actions, etc. Je réserve ça pour mon programme complet qui est maintenant disponible:
Aussi, histoire de ne pas passer pour un conseiller financier (rappel : lis bien la section “Dégagement de responsabilité” en bas de page), je vais faire comme si je commençais moi-même à investir aujourd’hui, et que j’écrivais à ce fameux MP. Au pire, je porterai plainte contre moi-même :P
Salut MP,
Ça fait plusieurs mois que je lis ton blog et d’autres ressources sur le net afin de me lancer en bourse. Je vais commencer avec CHF 10'000 puis y mettre mensuellement un montant entre CHF 500 et CHF 1'500 selon les périodes.
Tu ferais quoi toi si tu débutaits aujourd’hui, mais avec toutes tes connaissances acquises depuis 2014 ?
Merci pour ton temps,
Marc Pittet
Ma réponse à ce genre d’emails est une liste de questions pour m’assurer que la personne a bien le même état d’esprit que moi, ainsi qu’un profil d’investisseur similaire :
- Es-tu prêt à laisser ton argent investi en bourse sans y toucher pendant 10-15+ années ?
- Es-tu autour de 7-10 sur une échelle de risque de 1-10 (1 = j’ai peur de perdre ne serait-ce que CHF 5, et 10 = je suis assez fort pour ne rien revendre même si mon portefeuille à des bas de -50% durant des crises) ?
- Veux-tu consacrer uniquement 15-30 minutes maximum par trimestre à tes investissements ?
- As-tu une réserve de sécurité en cash qui te permettra de ne pas revendre d’investissement boursier en cas de coup dur ?
- Vas-tu investir plusieurs milliers de francs de capital initial, puis plusieurs centaines voire milliers de CHF par mois ou trimestre ?
- As-tu entre 20 et 40 ans ?
“Oui à toutes tes questions !” me répondit Marc Pittet.
Si toi aussi, cher lecteur, tu réponds “Oui !” à toutes ces questions, alors tu peux continuer ta lecture car ma méthode d’investissement long terme peut te convenir.
Si tu as répondu “Non” à quelconque question, alors je te recommande de ne pas continuer ta lecture car tu pourrais prendre plus de risques avec tes économies que tu n’es capable de supporter.
Stratégie d’investissement en bourse simple et efficace
La recommandation de stratégie au “Marc Pittet” d’aujourd’hui serait un portefeuille d’ETFs indiciels. Ce qui signifie une gestion de fonds passive, pour payer le moins de frais, et surtout car historiquement ça bat 75%+ les fonds à gestion active.
Plus particulièrement, je me recommanderais un portefeuille avec trois ETFs, de type “Boglehead” :
- 1 ETF indiciel mondial à hauteur de 55% (pour tirer parti de la performance globale des marchés)
- 1 ETF indiciel suisse à hauteur de 15% (pour garder une partie de mon capital dans la monnaie où je vis)
- 1 ETF d’obligations à hauteur de 30%, voir moins si tu veux être aggresif jusqu’à tes 35-40 ans (pour protéger une partie de mon capital de la grande volatilité des actions)
Je considère mon 2ème pilier comme une “obligation” (car à peu près sécuritaire, en tout cas plus que des actions normalement) comme faisant partie de ma fortune nette. Donc historiquement je n’ai jamais investi en obligations à l’heure actuelle.
Si tu es au début de la vingtaine et que tu n’as pas d’argent sur ta LPP, je dirais que ce n’est pas grave et te recommanderais de tout mettre en actions car tu peux te permettre d’être plus agressif durant tes 20-30 ans (ce n’est que l’avis d’un gars sur l’internet je te rappelle !).
Concrètement, ça veut dire que je placerais mes CHF 10'000 de la sorte :
- CHF 8'000 dans l’ETF mondial VT qui s’achète en USD (si j’utilise Interactive Brokers, cf. ci-dessous), ou bien dans l’ETF mondial VWRL qui s’achète en EUR ou CHF (si tu utilises DEGIRO ou Saxo Bank)
- CHF 2'000 dans l’ETF suisse “UBS ETF (CH) SMIM (CHF) A-dis” qui suit l’indice SMIM se composant des 30 sociétés suisses de taille moyenne (car je ne veux pas des grosses boîtes genre Nestlé qui sont déjà dans mon ETF mondial)
“Et si on est en cas de crise coronavirus ou marché haussier ?”
La question qui vient souvent ensuite, et ce quel que soit le type de marché (en hausse ou en baisse), c’est :
“Hé mais MP, le marché va se casser la gueule, je l’entends partout, ça ne peut pas monter comme ça encore longtemps. Tu ferais quoi toi si t’étais moi ?” m’écrivait Marc Pittet en 2017.
Ou encore :
“Hé mais MP, je t’avais bien dit, on est en 2020, et ça y est y’a le fameux crash boursier du coronavirus, j’hésite à me lancer maintenant. Ou attendre encore un peu pour rentrer quand ça sera le fond du trou ? Tu ferais quoi toi ?”
Ma réponse est toujours la même qu’on soit en marché haussier en 2019, ou en pleine crise coronavirus en 2020 (ou en crise des subprimes en 2008-2009, ou en crise de la bulle internet mondial en 2000-2001) : tu ne peux pas prédire le futur. Donc tu ne peux pas battre le marché. Donc ton allié le plus précieux est le temps. Donc, commence maintenant ! Et n’en ressors pas.
C’est la meilleure façon d’avoir du succès en bourse sur le long terme, et toutes les études empiriques financières le prouvent.
“Et quid de l’immobilier, des prêts P2P, de l’or, du pétrole, des crypto-monnaies, et de l’investissement dans la valeur ?”
Là, tu vas devoir me faire confiance jusqu’à ce que mon guide complet de l’investisseur suisse débutant sorte.
En attendant, la réponse à ta question c’est que tout ce que tu as listé est :
- Soit trop risqué
- Soit ça prend trop de temps
- Soit c’est pas nécessaire pour un portefeuille à succès
“Et si j’ai genre CHF 50'000, ou même CHF 100'000, je mets tout d’un coup ?”
Concernant la stratégie de répartition du montant en trois fonds indiciels, oui je ferais aussi de même peu importe le montant à investir.
Pour le fait de mettre tout d’un coup ou pas, il y a plusieurs écoles. Certaines conseillent d’étaler l’investissement sur plusieurs mois pour ne pas rentrer au pire moment et lisser le tout. D’autres disent que sur le long terme ça ne change pas grand chose.
Si j’avais CHF 100'000 à investir aujourd’hui, je pense je suivrais la “règle” des 10% sur 10 mois. Ce afin de ne pas trop tergiverser sur quand sera la fin de la crise ou du marché haussier.
“OK, je veux commencer maintenant. Je choisis quel société de courtage en ligne ?”
“J’ai vu que Swissquote avait une super publicité ces jours, ils ont l’air d’envoyer du bois ! Tu choisirais ça aussi toi ?” me demandais ensuite Marc Pittet.
Ah, le marketing fait toujours son effet…
Pour te la faire courte, ma recommandation de courtier en ligne à ce jour est très simple (tu trouves tous les détails dans cet article “Meilleure plateforme de trading en Suisse”) :
- Interactive Brokers est le meilleur courtier en ligne pour un investisseur suisse
- Choisis DEGIRO si tu préfères un courtier basé en Europe plutôt qu’aux États-Unis
- Et si tu veux absolument un courtier en ligne basé en Suisse, alors choisis Saxo Bank (<= CHF 200 de frais de courtage remboursés en utilisant ce lien)
T’attends quoi pour te lancer ?
“MP, j’ai toujours une peur bleue de la bourse. Tu peux pas me prendre par la main stp?”
J’ai reçu ce retour maintes fois suite à la publication de cet article. C’est pourquoi je me suis décidé à créer mon premier programme en ligne (payant).
Il t’est destiné si tu es un débutant de chez débutant qui souhaite commencer à investir en bourse. Et surtout, en comprenant 100% ce que tu fais!
Toutes les infos concernant ce programme 100% suisse fait par un Suisse se trouvent ici:
PS : si tu es un investisseur aguerri, n’hésite pas à faire part via les commentaires ci-dessous de quelle stratégie d’investissement tu recommanderais à ton entourage (famille, amis, etc.) comme je viens de le faire. Je suis sûr qu’on a tous à apprendre des uns des autres.
PS bis : pour des raisons de conformité financière, note qu’investir comporte un risque de perte.