J’ai lu il a quelques temps l’histoire de mon ami blogueur Mr. RIP. J’ai bien aimé le concept d’introspection et me suis dit que ce serait une bonne idée de partager quelques aspects de ma propre vie avec vous pour deux raisons :
- Si vous êtes encore assez jeune, vous pourriez tirer parti du chemin que j’ai suivi, pour parvenir à l’indépendance financière encore plus tôt que moi
- Pour moi-même parce que je suis en train de me demander comment donner la meilleure éducation financière à mes enfants, donc quel meilleur moyen que de prendre du recul sur ma propre éducation
De 0 à 7 ans
À cette époque, mes parents étaient entrepreneurs. C’était donc normal pour moi de voir le travail comme quelque chose où on y passe tout son temps, du lundi au samedi, de 7h à 19h.
Les samedis à 6h du mat’, et cette pizzéria
Un de mes souvenirs les plus forts est le bonheur que je ressentais lorsque ma mère m’autorisait à me lever à 6h les samedis matins, quand mon père avait besoin “d’aide” pour préparer un événement commercial pour la journée. J’étais tout simplement heureux.
Je ne voyais pas ça comme du travail mais plutôt comme passer du temps en famille, tout en voyant des clients défiler toute la journée.
Le midi de ces journées inoubliables, on allait manger dans une pizzeria tenue par des Siciliens. C’était le genre d’ancien établissement où vous sentez la chaleur du four vous envahir en rentrant, et l’odeur exquise de la cuisson de la pâte chaude vous provoquer soudainement un appétit gargantuesque. On allait toujours dans la même.
Je me rappelle même que ma mère me faisait souvent croire qu’en fait non, on allait rentrer manger à la maison, mais à force je ne la croyais plus car elle me faisait le coup à chaque fois…
Nous n’étions pas à plaindre sur le plan financier, mais les restos restaient des moments exceptionnels dans notre vie quotidienne. Et ces samedis-là, c’était la tradition.
Des principes bien ancrés, souvent pour le meilleur
De même, ca me rappelle que mes parents ne mangeaient jamais dehors ni n’allaient boire un café au troquet du coin. Jamais. Ils prenaient toujours leurs repas chez eux vu qu’ils habitaient proche de leur travail. C’était inconcevable pour eux de faire 1h de route (ou plus) chaque jour pour se rendre au travail. Et encore moins de dépenser leurs argents en frivolité quotidienne.
Concernant les sorties les soirs ou les week-ends, c’était aussi très exceptionnels. Ce qui l’était moins par contre, c’était de recevoir du monde chez nous ou nous faire inviter par des amis ou famille. J’ai grandi là-dedans et n’en ai que des bons souvenirs. Et en y réfléchissant un peu plus profondément, je fais le lien avec le fait que les humains tirent une grande partie de leur bonheur en passant du temps ensemble et partageant des bons moments. Pas étonnant que mon sentiment concernant cette période soit très positif.
Argent de poche et priorisation
Je n’ai jamais eu d’argent de poche à la maison. Ni sous forme d’allocation hebdomadaire, ni sous forme de récompense pour les tâches ménagères. Mes parents considéraient que c’était normal d’aider et de participer à la vie de la maison.
Et pour le reste, ils nous payaient ce dont on avait besoin comme les baskets, vêtements, affaires d’école, etc.
Je me rappelle encore ces négotiations enfant-parent pour un survêtement Adidas (photo) ou ce bas de jogging Dragon Ball Z que mon meilleur ami avait. Mes parents n’étaient pas dupes et savaient que c’était juste un effet de mode (je ne regardais jamais Dragon Ball Z mais mes copains oui donc…).
Pour ce qui était des jouets, on en recevait parfois de manière imprévu (je dirais 1-2 fois par année), mais nos parents liaient souvent ça à quelque chose sortant de l’ordinaire, comme un très (très) bon résultat scolaire ou autre accomplissement.
Sinon, c’était via les anniversaires et Noël. Et là, ben on devait prioriser nos listes car le Père-Noël n’était pas Crésus (et c’est toujours le cas en 2018 c’est drôle !)
Je recevais environ 1-2 gros cadeaux par mes parents, parrain, et marraine. L’avantage de cette manière de faire c’est que je me rappelle encore aujourd’hui de la plupart des cadeaux, dont un en particulier : une énorme station essence en Lego que j’avais admirée pendant des semaines avant Noël dans les différents catalogues de jouets. A cette époque, on ouvrait nos cadeaux le soir du 24, et je me rappelle ne pas avoir du tout sommeil et vouloir construire ma station sans me couche de la nuit. Malheureusement, j’avais du attendre le lendemain matin (debout à 6h !). Mais quel souvenir…
L’année passée, j’ai eu un flashback quand on était chez Toys’R’Us à Ecublens car Lego produit toujours cette même série de jouet autour de la station essence sous la marque verte et rouge “Octan”. Soit dit en passant, ça serait bien qu’il évolue avec des stations de recharge Tesla :) Il faut commencer l’éducation au plus bas âge !
Il arrivait aussi que je reçoive de l’argent en cadeau à ces événements. Argent que j’économisais directement. Mes souvenirs sont vagues sur ce point-là mais je crois que c’était dû à un mix de ma personnalité économe et de mes parents qui me conseillaient de ne pas acheter telle ou telle chose sur un coup de tête car inutile, ou en tout cas de bien y réfléchir pendant une semaine ou deux.
Leçons de vie
Grâce à cette introspection de mes 0 à 7 ans, je comprends maintenant mieux d’où me viennent les traits suivants :
- Cette assiduité et persistence naturelle au travail qui me permet d’être plus endurant que pas mal de mes collègues, ce qui se ressent forcément niveau carrière et salaire
- Cette constance et résilience dans mes objectifs et habitudes qui fait que je suis toujours en train de poursuivre l’indépendance financière en accumulant toujours plus de cash, et ce depuis 5 ans
- Cette habitude de lève-tôt, et de trouver que c’est normal (voir un élément de fierté) de se lever à 5h du matin chaque jour pour s’atteler à ses passions, ce qui me permet de maintenir ce blog, chaque jour, depuis début 2014
- Ce côté “workaolique”, que j’essaie de transformer ces dernières années en quelque chose qui apporte plus de sens à ma vie, vs. travailler dans le seul but de travailler et de financer son train de vie. Cette prise de conscience me permet de rester au top niveau professionnel, tout en étant plus heureux chaque jour.
- Cette façon de voir les sorties au resto comme l’exception et non pas la règle, ce qui nous fait économiser CHF 400/mois de nos jours !
- Cette instinct naturel (en fait très lié à mon éducation) pour la gratification différée, c’est à dire d’avoir la patience de résister à une tentation de récompense immédiate (en dépensant mes économies par exemple) pour obtenir une récompense plus tard (par exemple via un cadeau de Noël)
- Ce plaisir à passer des soirées en toute simplicité avec des amis ou de la famille, qui ne coûtent pas chères, mais qui apportent tant de bonheur dans ma vie
Chacun aura un avis différent (positif ou négatif) sur les différents points ci-dessus, et c’est pour ça que je ne les groupe pas en “À faire” et “À ne pas faire”. Je vous laisse juger par vous-même.
En tout cas, si vous trouvez que telle ou telle leçon de vie est positive, alors ça vous donne des pistes sur comment éduquer vos enfants (ou sur ce que tu peux demander à tes parents comme éducation — si tu es aussi jeune, laisse-moi un commentaire car ça m’intéresse de savoir comment tu es arrivé sur ce blog à ton âge !)
Prochain article : de 8 à 13 ans
A premier abord, je pensais faire un seul article et non pas une série sur ce sujet, mais il semblerait que mon cerveau ai stocké plus de choses que je ne l’en croyais capable.
Du coup, la prochaine fois, on passera en revue la période de mes 8-13 ans avec ce que j’en ai retiré.
D’ici là, n’hésitez pas à partager ce que vous avez appris de vos 0 à 7 ans, et surtout quels facteurs ont influencé ces apprentissages (pour qu’on sache comment les reproduire en tant que parents).
Note: je suis en train d’entreprendre le projet conséquent d’écrire un livre qui décrit la recette A-Z de comment pouvoir arrêter de bosser à 40 ans en Suisse. Avant de faire le grand saut, j’ai encore des interviews à faire pour valider l’idée. Je recherche donc toujours 3-4 personnes qui viennent de débuter leur aventure vers l’indépendance financière, et qui ont entre 20-25 ans. Si ça vous correspondez au profil et que ça vous intéresse, envoyez-moi un email avec comme titre “Book interview”.