Un des trucs que je préfère avec mon blog, c’est la diversité des personnes que je rencontre. C’est tellement enrichissant d’un point de vue connaissances et développement personnel.
Aujourd’hui, je te partage l’histoire de la “Biquette et son biquet” comme ils se présentent sur la toile.
La trame de fond reste ma frugalité adorée, mais la forme est différente. C’est d’ailleurs pourquoi je trouvais intéressant de te présenter leur histoire, car ça te donne un autre point de vue sur le sujet.
Et, chose rare sur le blog, on va passer de l’autre côté de la frontière aujourd’hui pour s’évader du côté des Pyrénées françaises.
Bonne lecture!
La biquette, son Biquet et leur richesse
Le hasard m’a conduite sur ton blog (enfin non, c’est plutôt l’algorithme de YouTube que le hasard qui m’a proposé une vidéo dans laquelle il était question de frugalisme et de ton blog…)
Je suis tombée dedans et, piquée par la curiosité, je me suis mise à lire les articles les uns après les autres, pas tous, il y en a tellement!
J’ai alterné entre enthousiasme, déception, idées à prendre, points communs et différences. Cette découverte récente (fin mai 2020) m’a conduite à regarder derrière moi, et à voir le chemin que j’avais moi-même parcouru. Je n’avais jamais vraiment regardé en arrière auparavant… Et pour ça, merci beaucoup, je suis rarement satisfaite et là, j’ai pris un shoot d’autosatisfaction!
Je ne suis pas suisse, je suis à ma manière frugale, et ne cherche pas à devenir riche d’euros, mais plutôt de connaissances, de partages et de bonheurs.
Je me suis reconnue dans une partie de ton introduction, et j’ai eu envie de partager mon histoire qui débute de la même manière (j’ai eu une enfance, de ce que je perçois, proche de celle de M. MP). La suite prend une voie parallèle, qui peut-être file dans la même direction, enfin celle que j’espère atteindre: le bonheur individuel, familial, mais aussi collectif, ainsi que l’envie de partager ce qui nous rend heureux pour aider d’autres personnes à le devenir.
Le Biquet et la Biquette
Mon cher époux, que je définis comme l’élément social de notre couple: c’est lui qui a les idées de sortie, qui invite du monde spontanément un soir de semaine, qui développe notre réseau en allant vers les autres (de tous âges, classes sociales, origines…), qui s’intéresse à des sujets auxquels je n’aurais jamais pensé réfléchir un jour, et cherche les différents points de vue pour se faire sa propre opinion en se laissant le droit de changer d’avis. Il est plutôt “impulsif” et “relationnel”. C’est le geek de la maison (toujours sur son PC à développer de nouveaux outils dans le monde du libre), mais ça n’est pas le roi de l’organisation pratique même s’il s’améliore.
Pour ma part, je suis quelqu’un d’émotionnel et pragmatique. Je suis reconnaissante d’avoir rencontré mon Biquet de mari qui amène ce côté social dans ma vie (qui m’a permis de rencontrer un tas de monde à qui je n’aurai jamais adressé la parole sinon, car je suis plutôt timide), même si j’apprécie d’avoir un ou deux week-ends où l’on reste tranquilles afin de se ressourcer. Dans notre couple, j’assume une bonne partie de la “charge mentale”, je gère (enfin depuis que j’ai lu “Comment embarquer votre partenaire sur un budget commun”, le terme “gérer” ne me semble pas le plus adapté ;) — maintenant je dirais plutôt “je jette un coup d’œil sur”) le planning, le budget, je rappelle les priorités… “Organisette” comme il m’appelle. Moins impulsive et allant moins à la confrontation, c’est moi qui m’implique dans notre village. J’adore également avoir de petites attentions pour faire plaisir aux autres.
On aime tous les deux cuisiner et on le fait plutôt bien! Car quoi de mieux qu’un bon repas pour partager du temps de qualité en famille ou entre amis.
Côté job, on a tous les deux la chance d’avoir un travail stable pour l’instant, plutôt plaisant, motivant et d’utilité publique, avec des horaires flexibles, on télétravaille une partie de la semaine (enfin, maintenant, on télétravaille à 100 % “grâce” au COVID). Après, tout n’est pas rose non plus, et on espère quand même réduire au maximum notre temps de “salariat” voire même arrêter, sans certitude, et en envisageant de nouvelles activités. Peu importe que c’est dernières soient bénévoles, entrepreneuriales, ou rémunératrices, mais en tous cas on souhaite qu’elles soient créatrices de valeurs (à minima morales) et de joie autour d’elles.
Nous n’avons pas (encore) d’enfants, mais nous nous y préparons sérieusement: un petit garçon est en cours de route pour juillet 2021! Et du coup, ça change un peu la donne, je prévois de prendre un congé parental (à priori 3 ans, mais je verrai comment ça se passe) pour m’occuper du petit, et rechercher de nouvelles activités plus proches (géographiquement, mais aussi de mes valeurs).
Nous avons tous deux grandi au vert (en France près de la frontière suisse!). Pour nous aussi, élever des enfants nécessite d’être en pleine nature, ainsi que d’avoir des contacts plus proches et profonds avec les gens (vs. le côté souvent individualiste et superficiel des villes, et encore plus les villes françaises près de la frontière suisse). C’est face aux Pyrénées que nous avons trouvé la nature, le terroir et la mentalité qui nous plaisent.
Un peu d’histoire
Pendant mon enfance, j’ai eu la chance d’être bien éduquée à propos de l’argent par ma mère.
Elle m’a montré assez tôt l’importance d’épargner.
Je me rappelle également de ce petit carnet vert que j’avais reçu à l’ouverture de mon premier compte en banque (d’ailleurs je l’ai encore dans un carton, je crois). Comme M. MP, je n’ai moi non plus jamais eu d’argent de poche, je faisais les vide-greniers pour vendre les jouets et vêtements que je n’utilisais plus, je vendais du muguet avec mon frère les premier mai au bord de la route devant chez nous. Et dès que j’ai pu, j’ai fait des petits boulots d’été.
J’ai toujours été très prudente avec l’argent, ma mère se moquait gentiment de mon attitude les quelques fois où l’on achetait un ticket à gratter. C’était un petit plaisir coutumier dans ma famille, mais très occasionnel. Ma mère lors d’une journée shopping (souvent en Suisse), nous offrait à mon frère et moi un ticket à gratter. Lorsque mon ticket était gagnant (ce qui était souvent le cas, car je suis, enfin j’étais, car je ne joue plus, plutôt chanceuse), je rejouais juste le montant du ticket acheté au départ. C’était un principe que je m’étais fixé sans trop savoir pourquoi, tandis que mon frère m’incitait à rejouer car lui ne gagnait que rarement…
J’ai aussi un vague souvenir d’avoir utilisé un logiciel de compta pour faire mes comptes étant adolescente, je gardais les tickets de carte bancaire et les saisissaient une fois par mois dans le logiciel mais ça n’a pas duré longtemps…
J’ai délaissé mon carnet de compte et la récupération des tickets de carte bancaire assez rapidement lorsque j’ai quitté la maison de mes parents pour le suivi bien plus léger (ma mémoire uniquement…) de mon unique compte en banque sur lequel tombait mon salaire. Étant très peu dépensière, mon épargne a lentement mais sûrement grossi, sans y faire attention.
J’ai ensuite appris (trop tard à mon goût!) la définition du mot “dette” en comprenant le mécanisme de création monétaire, et désormais, je conçois la dette comme intrinsèquement mauvaise y compris pour acheter une maison!
À la lecture des articles de la série “Comment embarquer votre partenaire sur un budget commun”, je me suis rendu compte que je ne m’étais jamais posé de questions sur ce sujet, ni à propos de la gestion de l’argent dans notre couple, ni des autres façons de faire possibles. Je sais que beaucoup de gens gèrent leurs finances séparément avec ou sans compte commun, mais je ne m’étais jamais questionnée sur la façon dont ils s’y prennent au quotidien!
Et au fur et à mesure de la lecture de l’histoire de M. et Mme MP, je me suis rendu compte de la chance que j’avais, qu’avec le biquet, on ait fonctionné comme ça: dans notre couple nous n’avons JAMAIS fait les comptes entre nous!
On a commencé à vivre ensemble au bout de quelques mois, mais en colocation avec deux autres amis. À ce moment là, on a mis en place un système très simple: une boîte où on mettait tous la même somme en cash en début de mois, et une feuille de papier à côté où on écrivait ce que l’on dépensait. Au fil des mois, on a ajusté la somme que l’on mettait en début de mois, car on avait surestimé au début (la vie à plusieurs coûte moins chère que la vie en solitaire). Et quand on a arrêté la coloc’, on a partagé en 4 ce qu’il restait dans la caisse! On a ensuite fait plusieurs autres colocations ensemble et séparément, qui ont fonctionné plus ou moins comme ça.
Puis en emménageant ensemble, on alternait (approximativement) le paiement des factures mais sans faire les comptes ni même en parler. Du coup on n’a aucune idée de qui a payé plus que l’autre et on ne saura jamais… Depuis, on a toujours chacun notre compte, et on continue à payer les factures alternativement (de manière totalement approximative) et à faire un point tous les deux mois environ pour savoir combien d’épargne on a.
C’est au moment de trouver l’endroit où s’installer pour fonder une famille (il y a maintenant 9 ans) que je me suis mise à faire le point global sur nos épargnes et dépenses régulières dans l’objectif de ne pas avoir recours à la dette.
Pour ça, j’ai fait le bilan de notre épargne depuis ma rencontre avec le Biquet (somme de toutes nos fiches de paie comparée au solde de nos deux comptes en enlevant les apports respectifs de départ).
Ce fut LA grande surprise!
Sans nous restreindre et sans même nous en rendre compte, nous mettions systématiquement 50% de nos revenus de côté chaque mois. J’ai refait les calculs plusieurs fois tellement ça me paraissait impossible. Je me suis alors lancée dans l’estimation de nos dépenses à venir pour estimer le budget que l’on pouvait espérer pour construire la maison. Et en effet, je tombais là encore sur 50 % de nos salaires.
Notre choix de vie
Le budget prévisionnel sur 5 ans était d’environ 200'000 euros. Finalement, petit à petit, je me suis rendu compte que l’on épargnait plus que prévu, car j’avais surestimé nos dépenses du fait qu’à cette période nous nous sommes beaucoup intéressés et initiés au minimalisme (que je préfère appeler “sobriété heureuse et volontaire”, ou “faire soi-même”).
Nous avons mis longtemps à trouver notre lieu de vie (3 ans de recherches et de paperasses) mais cela nous a permis d’augmenter notre épargne et de mûrir notre projet: autoconstruire nous-mêmes notre maison sur un terrain de 3 hectares.
Avec comme devises:
- L’énergie la plus propre, c’est celle que l’on ne consomme pas
- L’économie la plus importante, c’est l’argent que l’on ne dépense pas pour des choses que l’on peut faire soi-même
Ce fut un projet risqué, et on en avait bien conscience… n’étant pas du métier, n’ayant jamais tenu d’outils, et au vu des statistiques de divorce dans les couples se lançant en autoconstruction… C’était pas gagné d’avance.
Mais on peut désormais le dire, le projet a abouti, la maison est finie, et nous nous sommes mariés pour fêter ça.
Avec le recul, je pense qu’il fallait un grain de folie pour se lancer dans cette aventure et ne pas avoir conscience de tout ce que ça impliquait. Avoir fait un budget à la louche avec des marges importantes et pas trop détaillées nous a permis de nous lancer. A contrario, un budget très détaillé peut empêcher de se lancer.
L’énergie la plus propre, c’est celle que l’on ne consomme pas
Un exemple pour illustrer: le poste carrelage. Que ça soit en termes de main-d’œuvre, de temps et de budget, nous n’avions pas en tête que la pose du carrelage nécessitait autant d’étapes: une chape, un ré-agréage car la chape n’est jamais parfaite surtout quand c’est la première que l’on fait, le transport du carrelage, son stockage, la pose elle-même (avec la colle), puis des plinthes, le nettoyage, les joints, à nouveau le nettoyage… Si on en avait fait la liste exhaustive avant, on aurait eu peur et on ne l’aurait peut-être pas fait. Là, on a découvert par nous-mêmes au fur et à mesure… un peu comme ce côté plaisant en rando où on découvre au dernier moment la montée raide qu’il faut gravir pour voir le joli lac derrière…
La construction de cette maison nous a beaucoup appris sur ce que nous étions capables de faire de nos mains, de notre argent, avec les autres, ensemble.
J’ai suivi notre budget construction d’assez près via un tableur listant les dépenses passées, prévues et à prévoir pour la maison par poste (y compris factures eau, électricité, pleins d’essence, bières et repas offerts à ceux qui nous ont aidés).
J’ai tenu à jour ce tableau tous les mois environ, et je vérifiais que c’était en accord avec les montants présents sur nos comptes en banque pour les mois à venir.
L’objectif premier de ce suivi était d’arriver au bout, le second, qui m’a amené à rentrer dans le détail, était de répondre à une question qui revenait souvent de la part de notre entourage et de nos rencontres: combien ça coûte d’autoconstruire sa maison? Ou à combien revient une maison autoconstruite au mètres carrés?
Et en fait, il n’y a pas une réponse à cette question mais autant de réponses que d’interlocuteurs. Ça dépend des choix des autoconstructeurs, ça peut aller du simple au double voir plus. Et c’est aussi possible de faire une maison pour vraiment pas cher… cf. le blog Sauve Qui Paille
Nous, nous avons privilégié bien souvent les ressources et les artisans locaux, l’achat d’occasion, sans jamais négocier les prix (on déteste faire ça l’un comme l’autre), mais en s’intéressant à la part qui revenait à l’artisan, à la manière dont il travaillait, où il se fournissait, de temps en temps en troquant des services…
Et on a eu une quantité d’aide (en main d’œuvre) de nos amis, familles, collègues et même des inconnus qui sont maintenant des amis, comme on ne l’aurait jamais imaginé… Plus de 100 personnes différentes sont venues nous aider au moins une journée sur les 5 ans de chantier! Mon père, pas convaincu au départ, s’est beaucoup investi dans cette construction et y a pris du plaisir, en acharné du travail, il nous a mis le pied à l’étrier (on est plutôt des “travaille tard” que des “lève tôt”).
La maison nous a finalement coûté plus cher que prévu, car on a fait un sous-sol et acheté 2 hectares supplémentaires qui n’étaient pas dans le budget…
Ce qui nous a conduits, à contrecœur, à avoir recours à des prêts au cours de la construction:
- Un d’un ami pour quelques mois (une avance de trésorerie)
- Un prêt immobilier sur 4 ans sans hypothèque, à une banque (la moins pire que l’on a trouvée, selon nos critères: la NEF) pour pouvoir poursuivre les travaux à une étape clef de la construction sans faire de pause (c’était au moment de poser les menuiseries)
La maison, désormais “finie” et payée, nous diminuons progressivement notre temps de travail.
Dès le début de la construction d’ailleurs, nous sommes passés à temps partiel, 80% pour avoir plus de temps pour pouvoir faire nous-mêmes).
Nous comptons bien poursuivre sur cette lancée.
Voici le bilan financier de notre auto-construction de maison:
Postes de dépenses autoconstruction maison France | Prévu € (CHF) | Réel € (CHF) |
---|---|---|
Achat terrain + notaire + taxes + réseaux + énergie | 80'000 (88'224) | 77'900 (85'909) |
Outillage | 10'000 (11'028) | 8'200 (9'047) |
Terrassement + Fondations | 5'000 (5'512) | 6'500 (7'166) |
Sous-sol | 10'000 (11'028) | 24'000 (26'468) |
Ossature + Charpente + Couverture + Bardage | 50'000 (55'147) | 72'000 (79'411) |
Menuiseries | 25'000 (27'573) | 24'000 (26'468) |
Planchers + Sols | 10'000 (11'028) | 14'000 (15 443) |
Cloisons + Paille + Enduits | 10'000 (11'028) | 15'000 (16 546) |
Électricité | 10'000 (11'028) | 3'500 (3 861) |
Plomberie | 10'000 (11'028) | 2'900 (3'199) |
Aménagement + Cuisine + SdB | 15'000 (16'545) | 8'400 (9'266) |
Chauffage + Ventilation | 10'000 (11'028) | 7'200 (7'943) |
Aménagements extérieurs + Phyto + WC | 8'000 (8'825) | 5'000 (5'516) |
Main d’oeuvre (nourriture, hotels) | 20'000 (22'063) | 11'000 (12'135) |
Total | 273'000 (301'212) | 279'600 (308'494) |
Progressivement, grâce à l’autonomie de notre maison, on est montés à un taux d’épargne de 75% de nos revenus chaque mois (qui sont constitués exclusivement de nos deux salaires: 5000 euros à 2). Ce qui va me permettre dans les prochains mois d’arrêter de travailler! On fera le point dans un an pour voir comment on s’en sort avec un habitant de plus à la maison, et un salaire en moins.
On a de diverses possibilités envisageables selon l’état de nos finances et du ressenti de ce changement. Le Biquet pourrait prendre ma place et moi retourner au travail, ou je pourrais trouver une autre activité à temps partiel ou en saisonnier, ou encore le Biquet pourrait si tout se passe très bien diminuer lui aussi son activité voire l’arrêter temporairement, ou pas!
Notre budget frugal
La lecture du blog MP m’a donné envie d’aller plus loin dans ma quête d’autonomie en estimant les ressources financières “incompressibles” qui vont nous être nécessaires à l’avenir. Cela nous permettra d’avoir une idée de budget pour de nouvelles activités, et de savoir dans quelle mesure nous pourrions les faire bénévolement, ou alors s’il faut qu’elles soient rémunératrices. Notamment nous souhaitons pour poursuivre notre investissement dans le monde rural qui nous entoure. Ce dernier nous a fait découvrir les souffrances et difficultés rencontrées par beaucoup d’agriculteurs et d’éleveurs. On a aussi pu remarquer leur sobriété financière et de confort qui ne sont en général pas choisies… mais qui font tout de même d’eux des gens souvent heureux, solidaires, et généreux.
L’économie la plus importante, c’est l’argent que l’on ne dépense pas pour des choses que l’on peut faire soi-même
Laisse-moi te décrire nos dépenses du quotidien (en plus des assurances et des impôts):
La bouffe
C’est notre plus grosse dépense, mais qui est en grande partie annualisée (engagement à l’année, avec paiement à l’avance) car on fonctionne avec une AMAP qu’on gère et qui nous permet d’avoir chaque semaine un panier de légumes, du pain, du fromage, occasionnellement de la viande et prochainement des œufs, du miel et peut-être des fruits. Du coup, plutôt que de faire un menu et de faire nos courses en fonction, on fait notre menu en fonction de ce qu’on a dans notre panier et au jardin… Ce qui nous conduit à être inventifs en cuisine!
Et pour l’avenir on devrait encore réduire les dépenses car on a planté il y a 5 ans un verger (une trentaine d’arbres fruitiers de différentes variétés, certaines précoces, d’autres tardives, permettant d’étaler les récoltes).
On fait aussi notre potager. Sans y passer énormément de temps, on arrive déjà à récolter assez pour parfois devoir faire quelques conserves ou donner aux voisins pour ne pas gaspiller.
Ce qui nous reste à faire, c’est de passer le cap de l’élevage, faire grandir des animaux, et être capable de les tuer pour les manger.
Pour les autres produits, on achète le plus possible local (souvent bio) et en direct des producteurs ou au marché (farine, fruits, huiles, fruits secs, vin, bières, jus de fruits). Reste quelques produits (papier toilette, laits végétaux, vinaigre blanc, bicarbonate et soude, sucre, chocolat, poisson, argile blanche, etc.) qu’on achète en supermarché ou magasins bio, mais une piste pour l’avenir serait de les acheter en groupement d’achats.
Pendant la construction de la maison, ayant moins de temps, on a acheté plus de produits transformés. Avant je faisais notre lessive, produits ménagers, dentifrice, produits de beauté, levain pour les pâtes à pizza et à tarte, gâteaux, couture… et depuis que la maison est “finie”, je m’y remets doucement, pas aussi vite que je voudrais. Je n’ai par exemple pas encore refait de dentifrice, produits de beauté et ménagers et j’ai beaucoup de raccommodage en retard, tâche que je n’apprécie pas trop… à la place je me suis mise à fabriquer des cadeaux de naissance pour les enfants d’amis, des sacs à pain, lingettes réutilisables, parure de lit. Et la perspective de fabriquer des tenues pour le petit qui va arriver m’attire bien plus.
Les matériaux bruts
On achète notre bois chez le scieur ou le menuisier selon l’essence souhaitée. Concernant les cordes, clous, visses, agrafes, et autres tissus, on les achète souvent chez le revendeur de matériau du coin à qui on a acheté tous les matériaux de construction de la maison ou presque, ou sur internet sur les sites dédiés, ou encore sur leboncoin.fr pour les trucs d’occasion. On est plutôt du style à boycotter Amazon et Cdiscount… mais on se sert quelques fois dans les grandes enseignes du bricolage.
Essence et réparations auto
Nous avons 2 vieilles voitures (1995 et 2006) d’occasion (dont un van aménagé pour partir en vacances) avec le moins d’électronique possible pour faire nous-mêmes les réparations les plus simples. Mais maintenant, le Biquet y a pris goût, du coup il se met même aux trucs plus compliqués! Et grâce au télétravail, la dépense en essence a été grandement réduite (nous habitons à 60km de notre lieu de travail, nous nous arrangeons pour avoir des horaires communs).
Électricité
On a privilégié un fournisseur “éthique” et on est plutôt raisonnable dans notre consommation (peu de matériel électrique: ni volet, ni alarme, ni lave-vaisselle, ni sèche-linge, ni TV…), on coupe ce qui consomme de l’énergie lorsque l’on s’en va… Et on est en train de regarder pour acheter un ballon d’eau chaude avec des panneaux solaires thermiques (si possible sans fluide caloporteur avec le principe du thermosiphon) pour se séparer de notre ballon électrique de 15 litres (de récup qui a déjà plus de 15 ans de fonctionnement), et que l’on branche 15 minutes avant la douche et la vaisselle et que l’on éteint après.
Eau
On récupère l’eau de pluie pour l’arrosage du jardin et on a installé des toilettes sèches. On vient d’acheter un filtre à eau pour l’eau potable et on compte creuser une marre pour avoir plus de stockage d’eau de pluie (et je négocie dur avec le Biquet pour y associer une piscine naturelle car je crains la chaleur et adore l’eau).
Bois de chauffage
Pour les premières années, on s’est fait livrer 6 stères de bois en plus des chutes de la construction de la maison (on a dû en consommer 3 en 2 ans pour le chauffage et les barbecues). Pour l’avenir, on participera à des coupes communales (bois gratuit en échange de participation à la coupe) ou on achètera une parcelle de bois pour se le faire.
Restos et bars
Notre loisir “payant” préféré, une fois par semaine (voire plus), souvent dans des lieux culturels, associatifs privilégiant des produits locaux, accessible à tous financièrement (parfois même en participation libre). Bon, faut avouer que 2020 nous a permis de faire des économies là-dessus!!! Enfin, pas temps, car on a essayé de les soutenir en achetant des repas en avance ou, ce qu’on ne faisant jamais avant, des plats à emporter.
Cadeaux aux amis et la famille
On ne se limite pas pour faire plaisir, mais on a tendance à faire nous-mêmes.
Abonnement internet et téléphone
On passe par la 2 et la 3G uniquement. On n’a pas de smartphone mais un routeur 3G pour internet à la maison. Du coup ça nous coûte 30 euros par mois pour internet (100 Go), et 3 petits forfaits de téléphones portables (dont un pour mon père).
Livres et jeux
Beaucoup de récup’ et d’occasions, ou alors du prêt avec des amis.
Vacances
On n’en a pas pris beaucoup récemment… et celles de 2020 (notre voyage de noces) sont repoussées à une date inconnue. Nous devions partir 3 semaines en van pour aller jusqu’en Andalousie… À la place, on est parti une semaine en van avec location d’un voilier 2 jours (150 euros nuit comprises) vers Collioure.
Sport
La construction de la maison était notre sport quotidien. Un sport qui rapporte beaucoup!
Maintenant que c’est fini, il va falloir que je trouve une solution car, disons que les kilos s’accumulent…
Je ne conçois pas de dépenser mon énergie dans le vent, du coup je réfléchis à des idées d’activités physiques pour m’entretenir: une machine à laver à pédale, un vélo d’appartement qui rechargerait des batteries ou moudrait du grain, ou alors changer de métier pour quelque chose de plus physique! Mon Biquet, lui n’est pas fait pareil, il se porte toujours à merveille…
Puériculture
On se rend compte qu’il faut un minimum quand même… On a la chance d’avoir plusieurs amis qui ont déjà des enfants et qui nous ont prêtés ou donner beaucoup de choses, nos parents (enfin nos mères surtout) avaient gardé pas mal de choses de notre enfance aussi et le reste, on le trouve très facilement et pour pas cher sur leboncoin. Du coup, ce qui nous paraissait être un budget à prévoir ne l’est pas vraiment…
Voilà ce que ça donne en capture d’écran de mon tableur:
Notre grosse dépense de ces 10 dernières années (autre que la maison) a tout de même été le mariage. Mais là, c’est une autre longue histoire.
Dans notre quête d’autonomie, nous expérimentons aussi la piste de la monnaie libre qui s’appuie sur la théorie relative de la monnaie permettant d’échanger des biens et des services localement, indépendamment de la monnaie dette qu’est l’euro (ou le franc suisse bien sûr). Pour l’instant, ça nous a surtout permis de rencontrer des gens très enrichissants (là encore, je ne parle pas d’argent mais de connaissances).
Notre blog
En 2013-2014, je me suis moi aussi mise à écrire (y a beaucoup plus de photos que de textes, donc écrire est un grand mot…) pour partager notre projet avec notre famille et nos amis à distance, et aussi pour aider ceux qui se lancent car les quelques blogs sur lesquels on était tombé nous ont bien aidés!
Note MP: je trouve que Biquette résume parfaitement ce qui me fait adorer la finance personnelle et la frugalité (avec tout ce qu’elles permettent à tout un chacun de réaliser) lorsqu’elle dit “La suite [de chacune de nos vies à MP et moi-même Biquette] prend une voie parallèle, qui peut-être file dans la même direction, enfin celle que j’espère atteindre: le bonheur individuel, familial, mais aussi collectif, ainsi que l’envie de partager ce qui nous rend heureux pour aider d’autres personnes à le devenir.”
Encore merci à toi Biquette pour ce partage d’expérience. Inspirant!